Songs Of Faith And Devotion live. 01 - I Feel You. 02 - Walking In My Shoes. 03 - Condemnation. 04 - Mercy In You. 05 - Judas. 06 - In Your Room. 07 - Get Right With You. 08 - Rush. 09 - One Caress. 10 - Higher Love.
Encore
une preuve que ça n'allait pas bien chez Depeche Mode en 1993: la sortie de cet
album reprenant exactement les mêmes chansons, et dans le même
ordre, que Songs Of Faith And Devotion
mais en
live. Quelle idée stupide et surtout, quel intérêt? D'autant plus que la plupart de ces titres ne brillaient
pas spécialement sur scène comparés aux classiques comme World In My
Eyes ou Enjoy The Silence, la réaction du public le confirme dès
le début des intros. Un coup de marketing dont Depeche Mode ne nous avait pas
habitué et qui fit mal aussi bien au porte-monnaie qu'au cœur,
surtout à la vue du résultat. Le plus zarbi fut de voir Higher Love en
fin d'album alors qu'il avait été refait pour ouvrir chaque concert...
Un disque aussi foireux que la tournée, grandiloquent et creux. Les
Mode étaient devenus des sortes de Rolling Stones sur la route; des
tonnes de camions, de matériel, de suceurs accrochés à leurs
baskets... Trop d'argent. No way!
Album braillard, bruyant, commercial, risible grâce
à la baudruche Gahan, et même pas voulu par Gore en plus. Une énorme
tâche gluante et nauséabonde sur un chemin presque immaculé qu'est là carrière
de Depeche Mode. A oublier
très vite.
Songs Of Faith And Devotion. 01 - I Feel You. 02 - Walking In My Shoes. 03 - Condemnation. 04 - Mercy In You. 05 - Judas. 06 - In Your Room. 07 - Get Right With You. 08 - Rush. 09 - One Caress. 10 - Higher Love.
Et
non! Vous ne lirez pas uniquement des critiques dithyrambiques ici. Fan
de Depeche
Mode peut-être mais encore objectif. Songs
Of Faith And Devotion est une merde! Je
me revois en train de l’écouter le jour même de sa sortie et en
essayant de me convaincre que c'était génial. Pauvre fan transi que
j'étais... Au fond de
moi-même, une petite voix très désagréable (la voix de la raison?)
me disait tout le contraire. Etait-ce donc possible que Depeche Mode
puisse se planter et rater totalement un album? OUI!
Violator s'essayait avec succès au techno-rock. La guitare était
présente mais fondue dans le canevas. Songs Of Faith And Devotion la
laisse dominer et en rajoute des tonnes. Du mauvais grunge en version
électro. D'autant plus qu'on est loin des méthodes d'enregistrement en
live, Songs Of Faith And Devotion pue l'ordinateur et le sample à tout
va.
Et s'il n'y avait que ça! Avec une pression de
plus en plus forte sur le groupe due au très bon score de Violator dans
le monde entier (leur meilleure vente encore à ce jour), l'appât du gain, un chanteur complètement accro
au Skip et se
tapant des trips extrêmes de rebelle de quatre sous, le résultat ne
pouvait être que totalement creux et naze. Gore n'est pas très en forme en plus. Alors
que Gahan sniffe des barils de lessive entiers et s'injecte le cadeau
Bonux, Gore picole comme un trou et s'envoie en l'air à coup
d'ecstasy... Fletch et Wilder font un peu tout ça en même temps mais
à des doses plus homéopathiques quand même. Mick Jagger, revenu de
toutes les défonces et autres excès en tout genre depuis plus de
quarante ans, avait dit une fois à propos de son propre cas:
"Entre se droguer et travailler, il faut un moment choisir!"
Bien qu'il ne soit plus qu'un croulant lippu grotesque et avide d'argent, il a raison le
père Mick. Depeche Mode avait choisi en cette année 93! Lessive power!!
I Feel You n’est que la
suite de Personal Jesus, c’est quasiment le même riff de guitare mais
en plus bruyant. Et qu’est-ce
que c’est que ce Condemnation?? On sait que Martin raffole du
gospel. De son propre aveux, lorsqu'il est bourré, il en chante devant
ses amis. Il nous en avait déjà glissé un bout dans Black
Celebration avec Sometimes. C'était court, amusant et ça ne mangeait pas
de pain. Mais de là à sortir ça en single, non!
On sature très vite des
beuglements de Gahan et des chœurs blackos derrière. Une chanson qui aurait parfaitement convenu pour
une face B, une sorte de récréation pour se faire plaisir, comme le
fut Route 66 pour le single Behind The Wheel, mais qui n’a rien à faire en single.
C'est bien la seule chanson des Mode que je ne peux écouter jusqu'au
bout.
On retrouve quand même
quelques bonnes choses dans ce pauvre album, avec ce son typique du groupe, comme
l'excellent Walking In
My Shoes, dont l'intro en live dégage indubitablement quelque chose de
fort, Higher Love ou One Caress et son orchestre
symphonique, mais le reste...
Songs
Of Faith And Devotion, associé au concert donné à Bercy le 29 juin 1993,
avec un public de fanatiques que je n'imaginais même pas, eut tout de même
le mérite de me mettre un énoooorme coup de pied au cul et me faire
sortir de mon fanatisme "modien" entamé dès 1984. 10 ans
plus tard, Martin avouera que cet album était probablement une erreur
de sa part. Faute avouée est-elle à demi pardonnée?
Violator. 01 - World In My Eyes. 02 - Sweetest Perfection. 03 - Personal Jesus. 04 - Halo. 05 - Waiting For The Night. 06 - Enjoy The Silence. 07 - Policy Of Truth. 08 - Blue Dress. 09 - Clean.
Ah
Violator... Je me rappellerai toujours du sondage organisé par le magazine Best de
1990 demandant à leurs journalistes, puis aux lecteurs par
référendum interposé, les
meilleurs moments musicaux de cette année là. La rédaction du
magazine ne fit que dans la branchouille, avec des trucs presque inconnus et
très tendance (le rap commençait hélas! à déferler...) sans oublier
les "nouveaux Beatles" de cette année là style Soup Dragons ou
Stone Roses... Pas un seul
ne parla de Depeche Mode, sauf un qui mit Enjoy The Silence dans sa liste de
single.
Le mois suivant, les lecteurs donnèrent leur verdict et plébiscitèrent
Depeche
Mode comme le meilleur groupe de l'année mais également avec le meilleur
single et le meilleur album. La claque! Cela prouve une nouvelle fois le
décalage qu'il y a entre les journaleux et le public...
Comment ignorer Violator? Même
des anti-Depeche Mode primaires furent séduits par cet album mêlant très
habilement des mélodies à la guitare avec l'électronique. Il était
clair qu'après Music For The Masses, il fallait passer à autre chose
de peur de s'auto-parodier.
Martin Gore le dira au moment de la sortie de Violator: "Avec Music
For The Masses, nous étions arrivés au bout d'une formule que nous
avions mis plusieurs années à développer!"
Le premier single à en être tiré, Personal Jesus, en août 89, avait
surpris les fans mais pas effarouché. Cette espèce de chanson évoquant
de suite le far west (le clip de Corbjin a dû se faire tout seul tant
cela était évident), héritière des musiques d'Ennio Morricone pour les
légendaires westerns spaghettis de Sergio Leone, et aux paroles on ne
peut plus ambiguës, était tout sauf mauvaise. Enjoy The Silence, sorti
au début 90, me fascina littéralement (et me fascine encore...), je
retrouvais la même passion que j'avais éprouvé avec Never Let Me Down
Again en 87. Policy Of Truth m'en remis une couche. Gore retrouve le
sens de la mélodie et de l'émotion avec Waiting For The Night qui
aurait pu figurer dans Black Celebration. Avec Blue Dress, sa fringale
sexuelle reprend le dessus. On ne se refait pas...
Neuf chansons, pas plus mais quelle baffe! Probablement
le meilleur album du groupe.
101. (disque 1) 01 - Pimpf. 02 - Behind The Wheel. 03 - Strangelove. 04 - Sacred. 05 - Something To Do. 06 - Blasphemous Rumours. 07 - Stripped. 08 - Somebody. 09 - The Things You Said. (disque 2) 01 - Black Celebration. 02 - Shake The Disease. 03 - Nothing. 04 - Pleasure Little Treasure. 05 - People Are People. 06 - A Question Of Time. 07 - Never Let Me Down Again. 08 - A Question Of Lust. 09 - Master And Servant. 10 - Just Can't Get Enough. 11 - Everything Counts.
Beaucoup de fans avaient gueulé sur le fait que la
tournée précédente, Black Celebration Tour, n'ait pas été filmé ou
même enregistrée. Depeche Mode s'en est souvenu et pour celle-ci, ils mirent de
gros moyens. Donc, concert enregistré en vu d'un disque live, le
premier du groupe, mais aussi un film complet retraçant le dernier
concert de leur tournée, au Rose Bowl de Passadena, équivalent du Stade De France. Qui aurait
cru ça au début des années 80 en les voyant se dandiner en futal cuir
derrière des claviers cheap?
Autant le disque se révèle plutôt bon, même si ce n'est qu'une
compilation de tubes avec du public en fond sonore, autant la vidéo, filmée par D.A.
Pennebaker,
vieux machin célèbre pour avoir filmé le festival de Monterrey et le Don't Look Back de Dylan dans les
années 60, est
totalement insipide et néglige le concert pour ne s'arrêter que sur le portrait
de fans débiles. Ça donne une bonne image pour les
autres... A voir tout de même pour deux choses: la première, c'est le
courage des Mode de nous avoir montré le côté commercial de leur
business avec les cartons remplis à rabord de dollars rien
qu'avec la vente de goodies à chaque concert. Dans un monde où, dès que quelqu'un gagne
trop bien sa vie, il refuse de parler d'argent voire même, joue les
pauvres, Depeche Mode n'a pas coupé ces scènes. C'est pas Bono de U2
qui aurait fait ça, préférant nettement jouer les donneurs de leçons
sur ce si honteux capitalisme qui fait crever les petits enfants de faim
mais qui le nourrit si grassement.
La seconde chose, plus légère mais
tout aussi hallucinante, c'est cette scène surréaliste lorsque Gahan, en slip noir dans sa
loge, se posant des
questions sur lui-même et se demande très sérieusement s'il n'était
pas plus heureux lorsqu'il était
magasinier dans un supermarché pour un salaire de misère que l'actuel chanteur
multimilliardaire d'un
groupe adulé dans le monde entier... Arrête Dave, tu vas nous faire chialer!...
101 termine la décennie 80's des Mode dans une sorte de bilan rétrospectif.
Tous les hits de ces années magiques sont là, même Just Can't Get
Enough, ultime séquelle d'une époque révolue et tube phare toujours
tenace du groupe bien que non
signé par Martin Gore et déclenchant encore des cris hystériques
parmi les fans dès les premières notes. Vince Clarke devait se marrer.
101 eut tout de même le mérite de mettre une bonne claque aux
mauvaises langues journalistiques qui qualifiaient les Depeche Mode
depuis leurs débuts comme des minets et que leurs machines faisaient tout
à leur place. On voit les connaisseurs... Les
années 80 auront vu un lynchage total sur les musiciens
électroniques de la part de journalistes ne croyant qu'au sempiternel
quatuor "chanteur, guitare, basse, batterie". C'est tellement
plus simple ensuite pour eux d'écrire: "Nous avons trouvé les
nouveaux Beatles!" Avec l'électronique, ils ne savaient pas
d'où venait la batterie et ne voyait aucune guitare, ils étaient
déboussolés et ne comprenaient rien à ce qui se passait. Le
phénomène house fera retourner un nombre incalculable de vestes Cardin
l'année suivante...
Music For The Masses. 01 - Never Let Me Down Again. 02 - The Things You Said. 03 - Strangelove. 04 - Sacred. 05 - Little 15. 06 - Behind The Wheel. 07 - I Want You Now. 08 - To Have And To Hold. 09 - Nothing. 10 - Pimpf. 11 - Agent Orange. 12 - Never Let Me Down Again (aggro mix). 13 - To Have And To Hold (spanish taster). 14 - Pleasure Little Treasure.
Quand
je pense à Music For The Masses, je pense à l’hiver 87. Il faisait
froid, il neigeait, c'était moche dehors et ça allait parfaitement avec
cet album
divin. Il faut une ambiance pour certains disques. Celui-ci, impossible
de l'écouter par une belle journée d'été avec les papillons et
autres conneries d'oiseaux chantant. Dépressifs chroniques, jetez-vous
dessus car Music For The Masses vous poussera à franchir le pas du
suicide et ainsi débarrasser le monde et votre entourage de vos
lamentations insupportables et contribuera à renflouer le trou de la
Secu par l'arrêt des remboursements de vos multiples d'anti-dépresseurs...
Quasiment tout est parfait dans ce disque. Never Let
Me Down Again, probablement leur titre le plus puissant, ouvre le disque
et s'enchaîne avec le suicidant The Things You Said aux paroles
désespérées. Dix minutes de
bonheur noir rien qu'avec les deux premiers titres. Behind The Wheel
se montre un peu faible musicalement parlant en misant tout sur la
rythmique et Strangelove facile, dans
la même veine que A Question Of Time du précédent album.
Le
clip de Never Let
Me Down Again me marqua au fer rouge. Je priais presque chaque soir devant le Top 50 pour le
voir, même amputé de plus de la moitié comme d'habitude avec ce genre
d'émission, mais Marc "salut les p'tits clous" Toesca, préférait
largement se masturber en passant ses chouchous et comme il détestait les
Mode... Connard!
Album grandiose, puissant, noir et extrêmement mélodique, Music For
The Masses (titre à prendre au 2e degré car, comme disait Martin
Gore: "Qui appellerait sérieusement un album comme ça, à part
George Michael?!") est l'un des piliers de l'œuvre du groupe.
De par son intro, To Have And To Hold évoque immanquablement l'accident de Tchernobyl et
l'horreur qui s'en suivit. Little 15 vous envoie directement au Père
Lachaise. Pimpf, mot allemand signifiant un gosse des jeunesses
hitlériennes, confirme vaguement que Gore a une fascination malsaine
pour cette époque noire.
Comme pour Black Celebration, le Cd de Music For The Masses contient un
peu de remplissage, avec quelques titres en plus, des faces B ou des
remix. Agent Orange, instrumental martial, Never Let Me Down Again
(Aggro Mix) avec ses lames de fond de synthés vous déferlant sur la
tête dès le début. To Have And To Hold (spanish taster) par contre se
révèle une excellente surprise, larguant le côté catastrophe pour une
sorte de flamenco glacé. Pleasure Little Pleasure est un bon moyen pour
Gore de se faire plaisir avec du faux rock en version électronique,
tout comme il le fit avec le techno-bouseux Flexible en 1985 et comme
il le fera encore avec Route 66 en face B de Behind The Wheel. Pas un
bon trip tout ça. A noter que la K7 audio contenait également ces
titres mais pas la version vinyle. J'ai eu pour commencer le vinyle de
l'album en 87, puis la K7 audio en 90 (mon disque était mort) et enfin,
le Cd en 92. Depeche Mode a bien mangé avec moi...
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