Music For The Masses. 01 - Never Let Me Down Again. 02 - The Things You Said. 03 - Strangelove. 04 - Sacred. 05 - Little 15. 06 - Behind The Wheel. 07 - I Want You Now. 08 - To Have And To Hold. 09 - Nothing. 10 - Pimpf. 11 - Agent Orange. 12 - Never Let Me Down Again (aggro mix). 13 - To Have And To Hold (spanish taster). 14 - Pleasure Little Treasure.
Quand
je pense à Music For The Masses, je pense à l’hiver 87. Il faisait
froid, il neigeait, c'était moche dehors et ça allait parfaitement avec
cet album
divin. Il faut une ambiance pour certains disques. Celui-ci, impossible
de l'écouter par une belle journée d'été avec les papillons et
autres conneries d'oiseaux chantant. Dépressifs chroniques, jetez-vous
dessus car Music For The Masses vous poussera à franchir le pas du
suicide et ainsi débarrasser le monde et votre entourage de vos
lamentations insupportables et contribuera à renflouer le trou de la
Secu par l'arrêt des remboursements de vos multiples d'anti-dépresseurs...
Quasiment tout est parfait dans ce disque. Never Let
Me Down Again, probablement leur titre le plus puissant, ouvre le disque
et s'enchaîne avec le suicidant The Things You Said aux paroles
désespérées. Dix minutes de
bonheur noir rien qu'avec les deux premiers titres. Behind The Wheel
se montre un peu faible musicalement parlant en misant tout sur la
rythmique et Strangelove facile, dans
la même veine que A Question Of Time du précédent album.
Le
clip de Never Let
Me Down Again me marqua au fer rouge. Je priais presque chaque soir devant le Top 50 pour le
voir, même amputé de plus de la moitié comme d'habitude avec ce genre
d'émission, mais Marc "salut les p'tits clous" Toesca, préférait
largement se masturber en passant ses chouchous et comme il détestait les
Mode... Connard!
Album grandiose, puissant, noir et extrêmement mélodique, Music For
The Masses (titre à prendre au 2e degré car, comme disait Martin
Gore: "Qui appellerait sérieusement un album comme ça, à part
George Michael?!") est l'un des piliers de l'œuvre du groupe.
De par son intro, To Have And To Hold évoque immanquablement l'accident de Tchernobyl et
l'horreur qui s'en suivit. Little 15 vous envoie directement au Père
Lachaise. Pimpf, mot allemand signifiant un gosse des jeunesses
hitlériennes, confirme vaguement que Gore a une fascination malsaine
pour cette époque noire.
Comme pour Black Celebration, le Cd de Music For The Masses contient un
peu de remplissage, avec quelques titres en plus, des faces B ou des
remix. Agent Orange, instrumental martial, Never Let Me Down Again
(Aggro Mix) avec ses lames de fond de synthés vous déferlant sur la
tête dès le début. To Have And To Hold (spanish taster) par contre se
révèle une excellente surprise, larguant le côté catastrophe pour une
sorte de flamenco glacé. Pleasure Little Pleasure est un bon moyen pour
Gore de se faire plaisir avec du faux rock en version électronique,
tout comme il le fit avec le techno-bouseux Flexible en 1985 et comme
il le fera encore avec Route 66 en face B de Behind The Wheel. Pas un
bon trip tout ça. A noter que la K7 audio contenait également ces
titres mais pas la version vinyle. J'ai eu pour commencer le vinyle de
l'album en 87, puis la K7 audio en 90 (mon disque était mort) et enfin,
le Cd en 92. Depeche Mode a bien mangé avec moi...