101. (disque 1) 01 - Pimpf. 02 - Behind The Wheel. 03 - Strangelove. 04 - Sacred. 05 - Something To Do. 06 - Blasphemous Rumours. 07 - Stripped. 08 - Somebody. 09 - The Things You Said. (disque 2) 01 - Black Celebration. 02 - Shake The Disease. 03 - Nothing. 04 - Pleasure Little Treasure. 05 - People Are People. 06 - A Question Of Time. 07 - Never Let Me Down Again. 08 - A Question Of Lust. 09 - Master And Servant. 10 - Just Can't Get Enough. 11 - Everything Counts.
Beaucoup de fans avaient gueulé sur le fait que la
tournée précédente, Black Celebration Tour, n'ait pas été filmé ou
même enregistrée. Depeche Mode s'en est souvenu et pour celle-ci, ils mirent de
gros moyens. Donc, concert enregistré en vu d'un disque live, le
premier du groupe, mais aussi un film complet retraçant le dernier
concert de leur tournée, au Rose Bowl de Passadena, équivalent du Stade De France. Qui aurait
cru ça au début des années 80 en les voyant se dandiner en futal cuir
derrière des claviers cheap?
Autant le disque se révèle plutôt bon, même si ce n'est qu'une
compilation de tubes avec du public en fond sonore, autant la vidéo, filmée par D.A.
Pennebaker,
vieux machin célèbre pour avoir filmé le festival de Monterrey et le Don't Look Back de Dylan dans les
années 60, est
totalement insipide et néglige le concert pour ne s'arrêter que sur le portrait
de fans débiles. Ça donne une bonne image pour les
autres... A voir tout de même pour deux choses: la première, c'est le
courage des Mode de nous avoir montré le côté commercial de leur
business avec les cartons remplis à rabord de dollars rien
qu'avec la vente de goodies à chaque concert. Dans un monde où, dès que quelqu'un gagne
trop bien sa vie, il refuse de parler d'argent voire même, joue les
pauvres, Depeche Mode n'a pas coupé ces scènes. C'est pas Bono de U2
qui aurait fait ça, préférant nettement jouer les donneurs de leçons
sur ce si honteux capitalisme qui fait crever les petits enfants de faim
mais qui le nourrit si grassement.
La seconde chose, plus légère mais
tout aussi hallucinante, c'est cette scène surréaliste lorsque Gahan, en slip noir dans sa
loge, se posant des
questions sur lui-même et se demande très sérieusement s'il n'était
pas plus heureux lorsqu'il était
magasinier dans un supermarché pour un salaire de misère que l'actuel chanteur
multimilliardaire d'un
groupe adulé dans le monde entier... Arrête Dave, tu vas nous faire chialer!...
101 termine la décennie 80's des Mode dans une sorte de bilan rétrospectif.
Tous les hits de ces années magiques sont là, même Just Can't Get
Enough, ultime séquelle d'une époque révolue et tube phare toujours
tenace du groupe bien que non
signé par Martin Gore et déclenchant encore des cris hystériques
parmi les fans dès les premières notes. Vince Clarke devait se marrer.
101 eut tout de même le mérite de mettre une bonne claque aux
mauvaises langues journalistiques qui qualifiaient les Depeche Mode
depuis leurs débuts comme des minets et que leurs machines faisaient tout
à leur place. On voit les connaisseurs... Les
années 80 auront vu un lynchage total sur les musiciens
électroniques de la part de journalistes ne croyant qu'au sempiternel
quatuor "chanteur, guitare, basse, batterie". C'est tellement
plus simple ensuite pour eux d'écrire: "Nous avons trouvé les
nouveaux Beatles!" Avec l'électronique, ils ne savaient pas
d'où venait la batterie et ne voyait aucune guitare, ils étaient
déboussolés et ne comprenaient rien à ce qui se passait. Le
phénomène house fera retourner un nombre incalculable de vestes Cardin
l'année suivante...